Convaincue de la valeur de l'empathie, et décidée à cultiver et exploiter (dans le sens positif du terme) cette qualité que je pensais posséder au moins un minimum, j'avais acheté le petit livre "Empathy" édité en 2017 par la Harvard Business Review Press. Il rassemble des articles publiés dans la Harvard Business Review, écrits par différents auteurs.
Le premier "chapitre" est de Daniel Goleman, associé dans mon esprit à ces énormes piles de livres parlant de EQ (Emotional Intelligence) que je visualise encore, dans mes souvenirs, au VIPS de Callao à Madrid où je vivais à l'époque de sa sortie (1995).
Dans ce texte, il définit la "triade de l'empathie", cad 3 sortes d'empathies, toutes trois nécessaires au "bon" leader.
Tout d'abord l'empathie cognitive : la capacité à comprendre le point de vue d'autrui ; elle permet au leader de s'exprimer de façon à être compris par les autres, en particulier ses équipes. Mais elle ne demande pas à ressentir ce que ressent l'autre, contrairement au sens qu'on a tendance à donner à l'empathie.
Ce sens, en fait c'est celui de l'empathie émotionnelle : la capacité à ressentir ce que ressent autrui. Cette empathie-là vient de la partie du cerveau qui nous permet de ressentir rapidement les choses, sans mener une réflexion approfondie ; comme une radio, elle nous permet de nous mettre sur la même longueur d'onde que nos interlocuteurs, et nous sert pour nous connecter avec un client, et bien comprendre ses attentes, ou en situation de mentoring.
Enfin, il y a la préoccupation empathique : la capacité à sentir ce que l'autre attend de moi. Proche de l'empathie émotionnelle, on l'attend chez le docteur, le parent ou le concubin. Et si possible chez son chef... Or il a été constaté que quand un professionnel grimpe l'échelle hiérarchique, il a tendance à s'éloigner, se détacher des autres, à perdre ses relations interpersonnelles : cette empathie est difficile à équilibrer entre le fait de ressentir ce que ressent l'autre (souffrance et besoin de compassion dans le cas d'un docteur et un patient, par exemple) jusqu'à s'y épuiser, et la posture de protection face à ces émotions jusqu'à perdre toute empathie.
Alors la "bonne empathie", ça s'apprend ?
Il faut développer notre capacité à pouvoir à la fois voir selon le point de vue d'autrui et se détacher de son ressenti pour ne pas "s'y perdre". C'est-à-dire être capable de passer d'une connexion coeur-à-coeur (empathie émotionnelle) à une connexion tête-à-coeur (empathie cognitive). La prise de conscience de ces différents types d'empathie est le premier pas vers leur contrôle...

A ce jour, j'aborde à la marge cette notion d'empathie dans un module "Management et Leadership" de mon cours de "Gestion d'équipe projet", mais j'ai le sentiment que cela pourrait être développé dans des cours de management d'équipe au sens large. Pensez-vous que cela serait intéressant ?
Vous pouvez contribuer à ma réflexion sur les cours que je donne en prenant 2 min, si vous ne l'avez pas déjà fait, pour répondre aux 5 questions de https://lnkd.in/d9rTATc. Merci !